Qu’en est-il de la personne dite “Victime” ?

La personne “victime” va pouvoir obtenir les informations dont elle a besoin, recevoir des réponses aux questions qu’elle se pose à propos de l’infraction.

L’autre, qui est-il ? Qui est cette personne? A-t-il ressenti quelque chose ? Pourquoi moi ? Pourquoi notre famille, mon enfant, mon conjoint ? Comment a-t-il pu ? Comment a-t-il fait ? Comment cela s’est réellement passé ? Qu’est-ce que j’ai fait pour que cela m’arrive ? Que va-il·elle faire maintenant ? Je veux des réponses à mes questions …

Qu’en est-il de la personne “Infracteur·e” ?

A l’égard de la personne “infracteur·e”, la Justice Restaurative participe à sa responsabilisation, de nature à favoriser la reconquête de l’estime de soi et l’affirmation, plus généralement, de sa qualité de personne humaine.

La rencontre avec  la personne qui a été la victime de l’infraction qu’il.elle a commis est essentielle. Le récit de ses souffrances et des répercussions de l’infraction sur sa vie est de nature à lui faire prendre conscience de la portée de son comportement et à le responsabiliser pour l’avenir.

En contribuant à les réparer, il·elle prend aussi une part à la régulation du conflit. En accomplissant des actes positifs au bénéfice de la victime et de la communauté, il·elle fait preuve de la sincérité de sa démarche de responsabilisation.

J’ai envie de lui parler, de m’expliquer, je veux comprendre ce qui m’est arrivé, pourquoi je me suis laissé·e entraîner ? Pourquoi cela a dégénéré autant ? Pourquoi j’en suis arrivé·e là ?

Une médiation restaurative peut donc être proposée :

  • après les poursuites, dans la mesure où la médiation pénale (alternative aux poursuites) ne remplit pas toutes les conditions requises pour la mise en œuvre d’une mesure restaurative ;
  • au cours de l’information, comme y invite dorénavant le législateur. L’adoption du dispositif de « césure du procès pénal » (décision sur la culpabilité pouvant être rapidement prise dans la grande majorité des cas de violences interpersonnelles) rendrait encore plus opérationnelle une mesure de médiation restaurative.
  • au cours du procès pénal, en particulier, préalablement à une décision de dispense de peine ou de mesures (en ce qui concerne les mineurs) et dans le cadre d’un ajournement du prononcé de la peine ou de la mesure (en ce qui concerne les mineurs) ;
  • après le jugement, entre le condamné (éventuellement incarcéré) et la victime ou un proche.

Le but de la médiation restaurative est de :

  • Offrir un espace sécurisé ;
  • Rendre possible une telle rencontre ;
  • Encourager l’infracteur à mesurer l’impact humain, social et/ou matériel de son action et d’en assumer la responsabilité ;
  • Permettre à la victime d’exprimer ses émotions, ses attentes et ses besoins ;
  • Conduire chacun à reconsidérer le point de vue de l’autre et à en tenir compte.

Structurée et sécurisée, la rencontre est animée par un animateur·rice professionnel·le spécifiquement formé·e.

“L’être humain a besoin d’inscrire le moindre de ses gestes dans un devenir afin de ne pas sombrer dans le désespoir.”

Rajae Benchemsi

Des facilitatrices formées vous guident et vous écoutent en confidentialité, sans jugement ni conseil non sollicités.

En amont, des Entretiens individuels autant que nécessaire.

Et s’il y a lieu, 1 voire 2 rencontres.

Tarif forfaitaire ici


Comment cela se passe ?

Vous avez très envie de donner une dernière chance à votre relation et si c’est possible, définir ensemble les pistes d’actions à venir.

Un premier entretien d’environ 1h avec la personne qui en fait la demande.

La prise de rendez-vous avec l’autre personne.

Un premier entretien pour la seconde personne.

Puis les entretiens individuels pour chacun de vous se succèderont à votre rythme et autant que nécessaire.

A chaque fin d’entretien, le·la facilitateur·trice vous demandera si vous souhaitez continuer.

Si vous êtes d’accord, prêts et que le·la facilitateur·trice estime qu’il y a suffisamment de sécurité, il y aura une voire deux médiations.


Les promesses de la justice restaurative pour les communautés

Unies par un sentiment plus ou moins fort d’appartenance, d’identification réciproque, les communautés sont à comprendre dans leur dimension géographique locale, de voisinage, mais aussi ethnique et/ou culturelle, quand elles ne sont pas activées par un événement très particulier ou dynamisées autour d’associations voire de réseaux d’intérêts ou d’obligations mutuels.

Le crime, par ses impacts, a créé des besoins chez les membres impliqués. Or l’accaparement par l’Etat des poursuites pénales traditionnelles détruit chez les individus tout sens de la communauté.

Pourtant, les membres de la communauté ont un rôle à jouer tout comme la communauté elle-même doit assumer ses éventuelles responsabilités à l’égard des victimes, de l’infracteur et de l’ensemble des membres eux-mêmes. Elle prend concrètement connaissance et conscience des facteurs qui risquent de conduire au crime et s’investit alors davantage dans la consolidation du bien–être social, assurant par là même la prévention plus globale du crime. Et chaque fois que les membres de la communauté s’engagent dans la résolution d’un conflit, c’est le lien social qui s’en trouve renforcé.

C’est pourquoi les communautés attendent de la Justice qu’elle prête attention à leurs victimisations éventuelles, qu’elle leur offre des opportunités pour donner du sens aux notions de communauté et de responsabilité mutuelle, qu’elle les encourage à assumer leurs obligations quant au bien-être de leurs membres – y compris victimes et/ou infracteurs – et à développer des politiques qui favorisent des communautés saines et sûres.